Voilà, après avoir passé en revue l'enregistrement d'instruments les plus courants (reste les cuivres, les instruments ethniques etc. Bien que le principe soit le même avec quelques variantes ). Passons au mixage. C'est à dire la balance, l'équilibre entre les pistes. Pourtant sans le travail préalable sur les pièces du puzzle pour qu'elles s'emboîtent avec précision, cet équilibre n'est qu'une chimère ! Même si l'on peut aujourd'hui presque tout automatiser, le niveau dépend aussi du son... Il n'est pas inutile de placer sur le master de la console virtuelle un limiteur de mastering classique genre "Maxim, Ozone, Wave L1/L2, etc." (à éviter les multibandes à ce stade), ce qui permet d'entendre un résultat proche du final. On risque moins une érreur dans les balances direct/réverb, même si c'est aujourd'hui rattrapable au mastering avec du traitement M/S. L'avantage d'un tel limiteur est aussi de fournir des documents de travail en CD ou MP3 qui soient d'un niveau sonore "compétitif" avec les disques du commerce. Mais attention au revers de la médaille, c'est-à-dire mixer en fonction du limiteur de mastering ou, pire encore, en luttant contre, comme lorsque la caisse claire est trop forte et qu'elle se fait logiquement écraser par le limiteur, ce qui donne envie de la monter encore plus etc. ! Pour nous, nous l'enclenchons qu'à un stade avancé du mixage, et vérifions régulièrement le mixage sans limiteur.
Sur le plan pratique, aujourd'hui, la question pour beaucoup de productions en général et d'auto-production en particulier, savent quelle technologie choisir pour mixer. Dans grand nombre de cas, nous n'avons pas le meilleur instrumentiste et le meilleur ingénieur du son du monde. Vouloir mixer vos titres dans un environnement haut de gamme, avec console porte-avions, périphériques vintage à gogo demande beaucoup de moyens, hors de portée pour le commun des mortels. Pour se mesurer à des produits internationaux, il faut absolument atteindre un niveau élevé de qualité sonore et musicale. Pour y arriver en auto-production, le mixage dans Pro Tools ou équivalent devient une évidence incontournable. Parmi les avantages, le fait qu'avec la (bonne) technologie numérique, et de bons convertisseurs, nombre de décisions difficiles à prendre dans le feu de l'action par un artiste qui s'enregistre lui-même, peuvent être remis à plus tard, c'est-à-dire essentiellement au mixage. Autre avantage, la possibilité de passer très vite d'un projet à l'autre, avec recomfiguration instantanée, soit une fantastique souplesse. fatigué, en panne d'idées aujourd'hui "save". Et à demain ou après-demain pour continuer le travail ! Dernier argument qui plaide pour cette façon de mixer, c'est que le mixage final est l'aboutissement d'un processus de maturation plus ou moins long. Cela passe par quelques mixages d'étape non définitifs, mais qui, en esquissant le résultat final, vont servir de base de discussion pour avancer. Par contre cette méthode de travail impose une organisation assez méticuleuse, afin de pouvoir par exemple revenir au mixage du 2 mai, mais avec la caisse claire de 6 avril et les effets de voix du 12 mars !
Enfin s'il y a une morale à cette histoire, c'est qu'avec évidemment du talent et de l'expérience, mais aussi de la patience, de l'astuce et surtout de l'envie, on peut aujourd'hui mixer des productions d'une rare sophistication avec un système comme "Pro tools, Cubase studio pour les plus utilisés". C'est une grande source de satisfaction de savoir que la question de moyens ne peut plus, durablement condamner un artiste ambitieux au silence. Plutôt réjouissant par ces temps troublés, non ?