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Mastering: La fin et les moyens

Attention, les conseils d'enregistrement ci-dessous sont généralistes
et doivent être adaptés à chaque environnement ou style de musique.


Pourquoi masteriser ?

Pourquoi masteriser... le mastering consiste à donner la touche finale à un mixage pour l'optimaliser.
Le but est de le rendre cohérent avec d'autres réalisations, que ce soit pour une diffusion sur le Web (myspace ou autre), ou pour la réalisation d'un CD.

Le son d'une vidéo destinée à (YouTube, Dailymotion ou autre), doit aussi être travaillé comme un mastering audio habituel, sous peine là aussi de dévaloriser votre diffusion.
Votre travail, souvent résultat de longues heures dans votre local, mérite d'être perçu de la meilleure manière par un maximum d'auditeurs.

Dans cette optimalisation, plusieurs facteurs sont à considérer. Votre travail a été réalisé dans des conditions bien particulières, qui sont celles de votre studio...

Il est possible que votre système d'écoute puisse vous induire en erreur, pour de multiples raisons: Placement des enceintes, résonances de la pièce, distance de travail entre vous-même et les haut-parleurs, etc.

Du coup, une écoute extérieur, dans un autre contexte acoustique, permet de découvrir certaines de ces erreurs de jugement.

Ceci pose la question du mastering personnel, dans le même studio que celui du mixage.

Il existe largement assez d'outils plug-in ou hardware pour en théorie obtenir d'excellents résultats.
Mais compte tenu de la quantité d'options de traitements dont on dispose, prendre les bonnes décisions est loin d'être facile.
D'autant plus qu'après avoir passé de nombreuses heures sur un projet, il est très difficile d'avoir un recul nécessaire. Sans compter que le fait de rester dans le même contexte acoustique ne révèle pas les problèmes d'écoute.

La dynamique et les styles de musique

En dehors de ces considérations de "couleur audio", une autre question est d'une importance capitale: celle de la dynamique (les écarts de volume) du produit fini.
celle-ci doit correspondre autant que possible aux normes actuelles. Trop de dynamique, et votre mixte paraitra manquer de consistance, sonner "petit", mais pas assez de dynamique peut tuer le plaisir de l'écoute, basé en partie sur le relief sonore.

Dans cet esprit, il ne peut y avoir de vision unique de la dynamique. Celle-ci doit prendre en compte le type de musique.

On doit préserver la dynamique d'origine d'un enregistrement de musique classique, assez peu réduire celle d'un concerts de jazz, mais rendre assez compact un mixage de variétés, et encore plus le rock, ou les nouvelles musiques électroniques. D'un côté de ces extrêmes, on essaie de reproduire la sensation réelle de l'auditeur dans un contexte acoustique (même si c'est assez illusoire), et de l'autre, on tente de créer une sorte de "pâte sonore", avec une pression acoustique intense. Question de style...

Le volume global

L'un des critères du mastering (et l'un des challenges) est d'obtenir un volume global des morceaux relativement compatible avec les autres réalisations.

En gros, disons qu'un volume trop faible fera paraître votre travail moins bon que celui des autres, même si en augmentant le volume d'écoute on pourrait très bien obtenir le même résultat.
Mais on ne doit pas compter sur l'auditeur qui passe d'un CD à un autre.

Pourquoi ça semble moins bien quand le volume est faible ? Simplement à cause de la courbe de sensibilité de l'oreille, qui fait mieux entendre les médiums à faible niveau que les graves et les aigus. Donc, difficile de faire abstraction de ce paramètre.

De plus , on devra veiller à la cohérence des volumes des différentes pistes les unes par rapport aux autres . Pour les chansons , une bonne méthode consiste à se baser sur le volume de la voix. Ceci permet d'éviter qu'une ballade soit d'un volume excessif et crée une impression d'overdose.
Cependant, même si les outils de traitements actuels permettent de donner des volumes moyens très élevés, il faut se garder de tout excès en ce domaine.

En effet, cette recherche fréquente d'un niveau élevé, due à une compétition en grande partie déraisonnable, a eu tendance à écraser le relief musical, jusqu'à sérieusement compromettre le plaisir de l'écoute et augmenter la fatigue auditive. Un facteur à ajouter aux questions actuelles sur la baisse des ventes de CD..."Que les bons esprits se rencontrent".

Graves et aigus

L'un des rôles essentiels du mastering est de déterminer si la répartition générale des fréquences est appropriée.
ce jugement ne peut se faire qu'en fonction du type de musique. Le hip-hop nécessite plus de graves que la variété ou le rock. Et dans ces deux derniers genres, un excès de grave nuit à la clarté de l'ensemble et fait paraître un mixte "embourbé".

A l'autre extrémité des fréquences, un excès d'aigus fera paraître un mix agressif, alors qu'une insuffisance le rend "sourd". D'autres zones de fréquences sont aussi à surveiller. Les bas médiums (entre 100 et 200 Hz) en excès donnent un son de "tonneau", alors que s'ils sont insuffisants, le son manque de plénitude. Les médiums, autour de (1 à 3 kHz), concernent la zone la plus sensible de l'oreille, où l'agressivité peut se manifester. Enfin, les hauts médiums, de 4 à 6 kHz sont les fréquences de la "présence", là où on peut éventuellement rendre plus efficace un mix un peu terne.

Pour déterminer les interventions nécessaires, on doit avant tout se baser sur ce qu'on entend, même si un analyseur de spectre peut être utile. De là l'utilité d'une oreille extérieure pour un jugement objectif.

Les outils du Mastering

Les plug-in utiles pour le mastering sont très nombreux. De quoi a-t-on besoin ?

Pour traiter la dynamique, on utilise un compresseur, soit à large bande, soit multibande. Le large bande respecte mieux la musicalité de départ, et peut-être choisie quand on n'effectue qu'une compression légère. Au contraire, quand il est nécessaire d'opérer une compression plus intense, le compresseur multibande est plus approprié, notamment grâce au fait que son action sur les médiums et les aigus est assez peu dépendante de celle sur les graves.

Encore une fois, tout dépend du type de son global que l'on recherche, sans forcément tenir compte des principes et de la théorie.
Les réglages du compresseur doivent prendre en compte l'effet du temps d'attaque. En principe très court, on peut l'augmenter (autour de 10 ms) quand on veut mettre en valeur les transitoires des sons.
le temps de release, permet quand il est court d'augmenter le volume moyen, alors que lorsqu'il est plus long, il offre un moyen de maîtriser des variations de volume plus globales. Le compresseur est un outil très important du mastering, puisque c'est grâce à lui qu'on va déterminer le profil dynamique du master, ce qui lui donne un son global plus ou moins typé.

La couleur générale peut être travaillée avec un égaliseur. Une correction douce fait appel aux courbes larges d'un modèle paramétrique, alors qu'une correction plus radicale fait appel aux courbes étroites.
La première solution est celle à privilégier autant que possible.
Le filtre coupe-bas est lui nécessaire pour remédier à l'excès de graves (ou de sub-graves), alors qu'en cas d'insuffisance, on préférera une courbe en cloche autour de 50 ou 60 Hz.

L'autre outil de base du mastering est le limiteur. Qu'il soit monobande ou multibande, il est destiné à éliminer les crêtes, pour augmenter le volume général. On peut en général gagner de 5 à 6 dB par ce moyen. L'excès de réduction des crêtes peut amener une distorsion, plus ou moins marquée selon les modèles.

A utiliser avec prudence.

Autres opérations

Le but ultime d'un mastering étant de fournir un master de duplication pour un préssage ou une reproduction en machine de copies, on doit fournir un CD terminé (ou un master DDP optique pour les pros).
Ceci implique que tout défaut restant après le mixage doit être rectifié. on doit donc éliminer les clics disgracieux, surveiller les débuts et fins de titres pour supprimer au mieux les bruits résiduels, éventuellement améliorer les fades, etc.

De plus, rien n'interdit de chercher une couleur générale au mix, avec d'autres méthodes de l'égalisation, comme par exemple une simulation d'ampli à lampes.
Et aussi, pourquoi pas, utiliser un élargisseur de stéréo quand ça peut apporter un plus...

Quand les "s" de la voix sont excessifs, on peut tenter de les adoucir en insérant un dé-esser, en prenant garde de ne pas trop affecter les aigus de la musique.

Autre approche du mastering, celle qui consiste à mettre à la disposition de l'ingénieur des stems, éléments séparés du mix.
Dans cet esprit, on peut par exemple séparer la voix (et ses doublages et choeurs) et la musique. On dispose donc de deux pistes stéréo, sur lesquelles on peut effectuer des traitements différents, ce qui peut bien arranger certains problèmes (y compris rectifier en fin de course un niveau de voix si nécessaire).
Certains vont même jusqu'à donner au mastering plus d'éléments séparés (basse, batterie, voix, guitares...), pour produire différents masters "sur mesure", destinés l'un aux radios rock, l'autre aux radios variétés, un autre pour le CD du commerce, et un pour la vente en ligne.

Mastering online

Le mastering online s'est développé en même temps que le développement du haut débit.
On peut donc envoyer ses fichiers par serveurs interposés à des studios de mastering du monde entier.
Plusieurs remarques à ce sujet. Si l'on veut mentionner un nom de studio de mastering prestigieux dans les crédits du CD, alors pourquoi pas...

Il n'est pourtant pas du tout garanti que le résultat soit meilleur qu'un mastering local. Mais compte tenu du fait qu'un rendez-vous dans un studio de mastering ne donne pas nécessairement une bonne idée des traitements au moment où on s'y trouve, pourquoi pas tenter un essai sur l'un des titres, et faire part de ses observations au cas où il serait utile de changer certaines options.